Comment observer les blaireaux

Lorsque les blaireaux se décident à sortir de leur terrier, plus ou moins tôt, plus ou moins tard au crépuscule, ils sont en général très prudents, écoutant de possibles bruits suspects et humant toutes les odeurs leur parvenant. Leur ouïe et leur odorat sont en effet très développés, contrairement à leur vision, assez mauvaise. La règle de base pour ne pas les déranger et avoir une chance de les voir sortir est de ne faire aucun bruit, pas le plus léger froissement d’habit, pas le plus petit bruit d’appareil photo. Pour ne pas leur apporter notre odeur, il est fondamental de tenir compte du vent, de prévoir les petits courants thermiques descendant les pentes dès le soir venu.

S’ils nous sentent, nous le voyons vite, les blaireaux pointent le nez vers le haut et le bougent verticalement, un peu comme s’ils disaient oui. Ils nous repèrent parfois avant de montrer le bout de leur nez. Ils restent alors invisibles.

Si une odeur ou un bruit les inquiète, ils font demi-tour et retournent dans les profondeurs de leur terrier. Selon leur caractère et la nature du danger détecté, ils mettront plus ou moins de temps à réapparaître.

Les deux premières règles étant strictement respectées, le port d’habits sombres et l’absence de mouvements brusques augmentent nos chances d’observer ces discrets habitants de la forêt.

Vous l’aurez compris, pour observer ces mustélidés, il est inutile de construire cabanes ou autres abris. Ces installations ne feront qu’attirer l’attention de promeneurs et vous ne pourrez les utiliser que lorsque le vent est favorable.

Faire des photos au terrier peut facilement être un important facteur de dérangement. Le flash est totalement proscrit et seuls des appareils vraiment silencieux et bien enfermés dans une fourre absorbant le bruit du déclic devraient être utilisés. Toutes les photos présentées dans ce livre ont été faites sans flash avec un appareil bien insonorisé.

Si vous voulez garder une image de votre observation, le mieux est encore de tenter un dessin ou un croquis. Même maladroit, il restera un souvenir bien plus personnel qu’une photographie.

Il faut arriver au terrier bien avant que les animaux ne sortent. A la belle saison, il faut bien compter une heure avant le coucher du soleil.

Efforcez-vous de ne jamais quitter les lieux tant que les blaireaux sont vers le terriers. Attendez qu’ils soient partis en forêt.

Une autre règle de prudence est de ne pas marcher aux alentours immédiats du terrier avant de faire un affût. Les odeurs de nos pas restent longtemps imprégnées sur le sol et les blaireaux s’en méfient et, les sentant fraîches, ils préfèrent retourner au terrier ou ne pas sortir du tout.

Enfin, il faut savoir que de trop nombreuses observations aux terriers – surtout si elles sont maladroites – incitent les animaux à sortir de plus en plus tard. Leur période d’activités crépusculaires, sociale ou alimentaire, s’en trouve ainsi réduite.

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