Les empreintes

Les mustélidés ayant 5 doigts, on peut s’attendre à trouver 5 pelotes digitales. Mais souvent le pouce ne marque pas ou pas bien. Il faut donc être attentif à d’autres critères.

Pour la nomenclature, j’emprunte le schéma suivant à Marchesi, Capt et Praz (Fauna Helvetica, Mammifères, Identification; 2008) :



Les empreintes du blaireau se caractérisent :

  • par des doigts relativement peu décalés, alignés en une légère courbe devant la pelote plantaire
  • par une pelote plantaire large et non triangulaire
  • par des ongles longs et forts pour les pattes antérieures et quasi absents pour les pattes postérieures
Ce blaireau a posé sa patte postérieure là où il avait posé la patte antérieure. Les deux empreintes donc sont superposées.

Diverses empreintes de blaireaux :

Linné (1758) avait décrit et nommé le blaireau Ursus meles, soulignant ainsi la ressemblance que l’on peut voir entre ces deux carnivores. Parmi les empreintes de blaireau ci-dessus se cache une empreinte d’ours. Voyez-vous laquelle ?
Réponse


Les empreintes de la fouine, de la martre et du putois se reconnaissent :

  • par des pelotes digitales nettement distantes des pelotes plantaires et assez écartées les unes des autres.
  • par des pelotes plantaires non séparées mais distinctes (en tout cas pour les pattes antérieures), placées en triangle.

    Ces critères devraient suffire pour distinguer les empreintes de ces mustélidés de celles du chat.

Les pattes de ces trois mustélidés se ressemblent beaucoup. Celles de la martre, fortement garnie de poils en hiver, laisse des empreintes moins nettes.

Empreintes de fouine dans la neige
Sur le papier, des pattes de fouine enduites d’encre laissent ce genre d’empreintes bien nettes.
Empreinte de fouine sur le pare-brise d’une voiture.
Empreinte d’une patte antérieure de fouine montrant la marque du talon.
La piste (voie) des martres et des fouines montrent la plupart du temps des empreintes groupées par deux et légèrement décalées. La disposition des empreintes dépend de l’allure de l’animal.
Ce genre de groupe d’empreintes est aussi possible.
Parfois les empreintes sont groupées par quatre (celle de gauche fait partie du groupe de quatre suivant)

Imprimée sur terre molle, plus petite que celle de la fouine, cette empreinte est attribuée au putois. Les doigts sont ici plus écartés les uns des autres.
Remarquez que sur ce support les ongles sont bien marqués.





Dimensions des empreintes (largeurs) :

Fouine et martre : 3-4 cm
Putois : 2,5-3 cm














Les empreintes de la loutre sont les plus grandes

Puisque une loutre ou ses empreintes ont été signalées entre 2014 et 2018, dans la région genevoise, il peut être possible de rencontrer un jour une empreinte de loutre le long d’une de nos rivières. Ouvrons l’œil.
L’empreinte est assez ronde, les pelotes digitales sont « en éventail », la pelote plantaire est grande et plus ou moins ovale. Les pattes antérieures et postérieures laissent des empreintes assez différentes. La pelote carpienne est souvent visible.

Dans le sable, les empreintes sont en général plus difficiles à lire sauf si le sable est très fin et légèrement humide.

La voie de la loutre montre souvent des alignements successifs, en oblique, des quatre pattes.